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| - Résumé Les mécanismes d’acquisition des infections nosocomiales (IN) sont identiques à ceux décrits dans la population adulte : contamination exogène ou endogène par un agent pathogène aboutissant à une colonisation et, éventuellement, une infection secondaire systémique ou focale. Tous les agents pathogènes (bactéries, champignons et virus) peuvent être en cause. Les IN sont fréquentes en néonatologie, en particulier chez les prématurés qui cumulent plusieurs facteurs de risque : immaturité du système immunitaire, absence ou faible concentration d’anticorps, organisme initialement axénique soumis en quelque jours à une contamination massive en provenance de l’environnement et du personnel, durée prolongée des cathéters veineux centraux (CVC) et de la ventilation artificielle. Les principales localisations sont les bactériémies/septicémies associées ou non à un CVC et les pneumopathies associées à la ventilation artificielle, invasive ou non. Les infections urinaires, les méningites et les infections focales sont beaucoup plus rares. Le diagnostic repose sur des modifications de l’état clinique associées à un syndrome inflammatoire ; il est confirmé par les hémocultures. Si l’épidémiologie bactérienne des infections associées à un CVC est dominée par les staphylocoques coagulase négative (SCoN), les entérobactéries sont majoritaires dans les autres causes de bactériémie. La fréquence des entérobactéries résistantes aux céphalosporines est variable selon les pays mais est plus élevée dans les pays en voie de développement (PEVD). L’incidence des IN à Candida est très variable selon les pays et les services ; elle est faible en France. Celle des virus est élevée en période d’épidémie, surtout dans les unités acceptant les nouveau-nés provenant des urgences. La rapidité d’évolution des infections bactériennes et le risque de localisations secondaires impliquent d’instaurer rapidement une antibiothérapie de première intention à large spectre qui doit être réévaluée et adaptée secondairement. La mortalité globale est de 10 à 16 % ; les infections associées à un syndrome inflammatoire majorent le risque de séquelles neurologiques chez le prématuré. Abstract The mechanisms for acquiring nosocomial infections are identical in newborn to those described in the adult population. Nosocomial infections are particularly common in premature infants who combine many risk factors : immature immune system, low level of antibodies against several pathogens, parenteral nutrition through central catheter, exposure to close and frequent contacts with multiple stakeholders. Clinical signs of infections are non-specific. Diagnosis lies on increase blood inflammatory parameters and, mainly, blood cultures. Coagulase negative Staphylococci are the predominant pathogen. The rapid evolution of some of these infections and the risk of secondary locations lead to the prescription of a broad-spectrum first-line antibiotic treatment that should be re-evaluated and adjusted secondarily. Inflammatory response induced by nosocomial infections increases the risk of neurological sequellae in premature newborn.
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